Le concours interdépartemental de bêtes de viande : la relève en question
L’édition 2021 du concours interdépartemental de bêtes de viande de la foire de la Pomme de Vimoutiers a récemment pris fin. Cette exposition met à l’honneur les éleveurs des différents départements de l’Orne, de l’Eure et du Calvados. Avec une participation de seulement huit éleveurs et trente-trois animaux, cette édition témoigne de la situation alarmante du secteur.
Les difficultés croissantes pour les éleveurs
Le nombre d’éleveurs français ne cesse de diminuer au fil des années, avec un défi majeur : celui d’assurer la transmission de cet héritage professionnel aux générations futures. La désertification des territoires ruraux et le durcissement des régulations ont rendu difficile l’attractivité de ce métier exigeant.
- Démographie en baisse : Les zones rurales attirent de moins en moins de personnes, ce qui entraîne un manque d’intérêt pour les formations agricoles et impacte négativement la possibilité de recruter des apprentis ou employés dans ces métiers.
- Régulations contraignantes : Les normes européennes et françaises, toujours plus strictes en matière d’hygiène et de bien-être animal, demandent aux éleveurs des investissements financiers importants pour se mettre en conformité, compliquant encore la tâche.
- Economie défaillante : La mondialisation du marché agricole a poussé les prix à la baisse, rendant la rentabilité des exploitations de plus en plus difficile à atteindre. Les producteurs luttent pour survivre face à une concurrence internationale qui les force à tirer les coûts vers le bas tout en maintenant un niveau de qualité élevé.
La relève : débat sur l’évolution du métier d’éleveur
Le concours interdépartemental a été l’occasion pour les officiels présents de manifester leur soutien et rappeler l’importance de trouver des solutions pour pérenniser cette filière essentielle à notre économie nationale :
- Véronique Louwagie, députée du département de l’Orne, souligne l’utilité des structures comme la foire de la Pomme ou le réseau Coop de France pour favoriser la mise en relation entre jeunes générations et professionnels expérimentés.
- Nathalie Goulet, sénatrice, appuie la nécessité de former les jeunes avec des compétences spécifiques et durables, adaptées au monde moderne et à l’évolution des technologies dans ce domaine.
- Olivier Bitz, sénateur, met en avant l’importance de revoir les modèles économiques et sociaux pour assurer une rentabilité et réduire ainsi la précarité du métier d’éleveur.
Quelles solutions pour résoudre ces problèmes ?
Pour redonner un nouvel élan à cette profession aux nombreuses difficultés, plusieurs pistes s’avèrent envisageables :
- Valoriser le métier : Une meilleure représentation du métier auprès des jeunes dans les médias et les formations est essentielle pour attirer leur attention. Un travail sur la communication et la mise en valeur de l’impact positif de ce métier tant au niveau social qu’environnemental doit être effectué.
- Mettre en place des aides financières : Les pouvoirs publics pourraient encourager les jeunes générations à se lancer dans l’élevage en créant des dispositifs d’aide financière ou matérielle, comme des allégements fiscaux ou des subventions pour adapter leurs installations aux régulations européennes.
- Favoriser les circuits courts : L’essor des ventes directes entre producteurs et consommateurs offre des perspectives intéressantes pour augmenter la visibilité et la rentabilité des exploitations, tout en renforçant les liens locaux et la transmission de savoir-faire.
En conclusion, il est crucial d’inverser la tendance et d’encourager les jeunes générations à s’intéresser et s’investir dans cette filière en leur offrant des conditions favorables pour se développer. Le concours interdépartemental de bêtes de viande à Vimoutiers est un exemple concret de cet enjeu, démontrant l’importance d’une telle rencontre pour mettre en lumière les problèmes actuels tout en célébrant le savoir-faire exceptionnel de ces éleveurs.
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